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Il existe un corpus croissant de recherches sur la manière dont l’industrie du tabac exploite les plateformes de divertissement numériques et les médias en ligne pour s’y adonner à des activités de publicité en faveur du tabac, de promotion et de parrainage du tabac et sur la façon dont son utilisation des médias numériques influe sur la réglementation du tabac. Les articles en accès libre énumérés ci-dessous présentent divers exemples de ce type de recherches. S’agissant d’un domaine dynamique et en pleine expansion, de nouvelles études et de nouveaux résultats continueront d’être publiés.

 

  • Weiger, C.V., et al., Cigarette Packs With URLs Leading to Tobacco Company Websites: Content Analysis. [Paquets de cigarettes comportant des adresses URL pointant vers des sites Web de fabricants de tabac : analyse de contenu] Journal of medical Internet research, 2020. 22(6): p. e15160-e15160. https://doi.org/10.2196/15160

    Contexte. Des fabricants de tabac font figurer sur l’emballage de leurs produits des adresses URL menant les consommateurs vers des sites Internet qui contiennent des messages en faveur du tabac. Les médias en ligne ont tendance à être sous-réglementés et sont l’occasion pour l’industrie d’exposer les consommateurs à une communication pro-tabac. Notre étude visait à documenter les contenus des sites Web dont la publicité figurait sur les paquets de tabac dans 14 pays à revenu faible ou intermédiaire. 

    Méthodologie. En 2013, nous avons acheté des paquets de tabac provenant de 14 pays à revenu faible ou intermédiaire et les avons examinés afin de vérifier s’ils comportaient des adresses URL. Nous avons visité des URL uniques à plusieurs reprises entre le 1er octobre 2016 et le 9 août 2017. Nous avons élaboré une liste de codification sur laquelle nous nous sommes appuyés pour effectuer une analyse de contenu des sites Web d’entreprises actifs afin d’identifier les types de communications pro-tabac. La liste comprenait la présence de contrôles réglementaires et de mises en garde, de stratégies d’engagement, d’attraits marketing (par exemple, la description de la popularité du produit, du luxe/de la qualité, du goût), de programmes de responsabilité sociale des entreprises et de gestion de l’image. Nous avons codifié les sites Web des marques séparément et avons également inclus les médias sociaux et les autres types de sites Internet. Nous avons identifié 89 URL uniques, parmi lesquelles 54 étaient actives pendant la période de recherche. Nous avons évalué 26 sites Web d’entreprises, 21 sites Web de marques, deux sites Web sans lien avec le tabac et cinq pages de médias sociaux. Nous avons exclu deux sites Web d’entreprises et 14 sites Web de marques en raison d’un contenu accessible limité ou d’un contenu incomplet. 

    Résultats. La responsabilité sociale de l’entreprise était évoquée sur tous les sites Web des entreprises, et les attraits marketing étaient également fréquents. Les sites Web d’entreprise étaient aussi plus susceptibles d’inclure des mises en garde sanitaires non spécifiques (12/24, 50 %) que spécifiques (7/24, 29 %). Les promotions (6/7, 86 %) et la représentation attrayante de la sociabilité (3/7, 43 %) étaient courantes sur les sites Web de marques. Les pages de médias sociaux, en petit nombre dans notre échantillon, pratiquaient un marketing genré. 

    Conclusions. Les URL figurant sur les paquets de tabac dirigent les consommateurs vers des sites Web les exposant à un marketing qui met en avant les actions « positives » des fabricants de tabac, notamment sur les sites Web des entreprises, ainsi qu’à des promotions et des attraits marketing importants, en particulier sur les sites Web des marques et les pages des médias sociaux. Une réglementation plus exhaustive du marketing et l’interdiction de toute communication en faveur du tabac, conformément aux articles 5.3 et 13 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, s’avèrent essentielles. Dans les pays qui interdisent déjà la publicité en faveur du tabac sur Internet, les efforts de détection et de répression devraient être renforcés. L’utilisation par les fabricants de tabac d’adresses URL sur les paquets devrait constituer une raison suffisante pour plaider en faveur du conditionnement neutre des produits du tabac, supprimant identité visuelle de marque et arborant pour seule communication des mises en garde sanitaire illustrées de grande taille. Il devrait être envisagé d’inclure dans les prochaines recherches portant sur la surveillance du marketing les sites Web sur le tabac. 

    https://doi.org/10.2196/15160

  • Kamiński, M., A. Muth, and P. Bogdański, Smoking, Vaping, and Tobacco Industry During COVID-19 Pandemic: Twitter Data Analysis. [Le tabagisme, le vapotage et l’industrie du tabac pendant la pandémie de COVID-19 : analyse des données Twitter] Cyberpsychology, behavior and social networking, 2020. 23(12): p. 811-817. https://doi.org/10.1089/cyber.2020.0384

    Contexte. Les rapports suggérant que la nicotine aurait un effet bénéfique sur la sévérité de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) pourraient inciter à fumer. Nous avons cherché à analyser les tweets portant sur la COVID-19 et le tabagisme publiés par des utilisateurs lambda de Twitter et sur des comptes Twitter représentant l’industrie du tabac. 

    Méthodologie. Nous avons collecté des tweets portant sur la COVID-19 et le tabagisme publiés entre le 1er janvier et le 1er mai 2020 au moyen de l’interface de programmation d’applications de Twitter. Nous avons analysé les sentiments, le taux de likes ou de retweets par rapport au nombre de d’abonnés, ainsi que les posts provenant des utilisateurs lambda, afin de trouver des éléments d’information susceptibles d’influencer le discours. Les tweets provenant de l’industrie ont été analysés manuellement. Nous avons analysé 33 890 tweets sur la COVID-19 et le tabagisme. 

    Résultats. Le sentiment associé aux tweets était négatif, atteignant son niveau le plus bas à la mi-mars, mais il est devenu moins négatif en avril lorsque des rapports préliminaires suggérant que le tabagisme aurait des effets bénéfiques sur les issues de la COVID-19 ont été publiés. Des tendances similaires ont été observées en ce qui concerne les taux de likes ou de retweets par rapport aux abonnés. Nous avons trouvé 58 messages de l’industrie du tabac portant sur la COVID-19. Vingt-deux d’entre eux (37,9 %) évoquaient les efforts déployés par les fabricants de tabac pour soutenir le développement d’un vaccin contre la COVID-19. Deux tweets reprenaient des déclarations de la Food and Drug Administration des États-Unis selon lesquelles il n’existe aucune donnée montrant que le vapotage augmente le risque associé à la COVID-19.  

    Conclusions. L’afflux de rapports préliminaires évoquant les bénéfices du tabagisme pendant l’épidémie de COVID-19 pourrait avoir pour conséquence d’augmenter de façon positive les sentiments et les réactions aux tweets sur les produits du tabac et le virus. Les auteurs d’articles potentiellement controversés devraient s’abstenir de promouvoir leurs résultats avant la fin du processus d’évaluation par les pairs. Twitter constitue un outil utile pour surveiller le discours en ligne pendant une crise sanitaire. La communauté scientifique devrait surveiller la présence de l’industrie du tabac dans les médias sociaux. 

    https://doi.org/10.1089/cyber.2020.0384

  • O’Brien, E.K., M.A. Navarro, and L. Hoffman, Mobile website characteristics of leading tobacco product brands: cigarettes, smokeless tobacco, e-cigarettes, hookah and cigars. [Caractéristiques des sites Web mobiles des principales marques de produits du tabac : cigarettes, tabac sans fumée, cigarettes électroniques, narguilé et cigares.] Tobacco control, 2019. 28(5): p. 532-539. http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2018-054549

    Contexte. Aux États-Unis, la plupart des adultes se connectent à Internet depuis leur smartphone. Il est important de comprendre ce qu’ils voient lorsqu’ils consultent des sites Web dédiés au tabac optimisés pour les smartphones (téléphones portables) afin d’éclairer les stratégies de sensibilisation et d’aide au sevrage tabagique. Cette étude se penche sur les sites Web mobiles dédiés au tabac des principales marques de cigarettes, cigares, tabac sans fumée, cigarettes électroniques et narguilés. 

    Méthodologie. Nous avons identifié 130 grandes marques de tabac en nous fondant sur les ventes, les dépenses publicitaires et les données autodéclarées. Parmi celles-ci, 62 possédaient un site Web mobile. Nous avons procédé à une analyse inductive de contenu (c’est-à-dire que notre schéma de codification résulte de ce que nous avons observé) en nous concentrant sur certaines caractéristiques des sites Web au moyen d’une double codification : limites d’âge, affichage de mises en garde, méthodes d’engagement avec la marque (par exemple, fonctions sociales) et stratégies de vente (par exemple, bons de réduction). 

    Résultats. Tous les sites Web de cigarettes et la plupart des sites Web de produits sans fumée exigeaient de posséder un compte soumis à vérification de l’âge minimum requis pour y accéder, tandis que 76 % des sites Web dédiés aux cigarettes électroniques n’exigeaient un compte que pour effectuer des achats. L’ensemble des sites Web consacrés aux cigarettes et aux produits sans fumée affichaient des mises en garde, tandis que seule une petite partie des sites consacrés aux cigarettes électroniques et aux cigares le faisaient, et cela n’était jamais le cas pour les sites dédiés aux narguilés. Sur de nombreux sites Web, il était nécessaire pour les utilisateurs de faire défiler les pages vers le haut pour voir les mises en garde. La plupart des sites Web dédiés aux cigarettes électroniques ou aux narguilés et la moitié des sites Web consacrés aux cigares contenaient des liens pointant vers différentes plateformes de médias sociaux ; pour leur part, la majorité des sites Web consacrés aux cigarettes et aux produits sans fumée facilitaient les échanges sociaux en interne. Tous les sites dédiés aux cigarettes et la plupart des sites consacrés aux produits sans fumée proposaient des bons de réduction. En revanche, aucun site de narguilés n’en proposait. De nombreux bons de réduction pour les cigarettes et les produits sans fumée étaient limités dans le temps et réservés à certaines zones géographiques. 

    Conclusions. Nous avons mis en lumière comment les sites Web des marques de tabac restreignent ou non l’accès des jeunes, affichent des mises en garde, suscitent l’intérêt des consommateurs et facilitent l’achat. Les résultats peuvent aider les éducateurs et les praticiens en santé publique à mieux appréhender le marketing du tabac dans le contexte de l’élaboration d’interventions antitabac. 

    http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2018-054549

  • Kelley, D.E., et al., Prevalence and Characteristics of Twitter Posts About Court-Ordered, Tobacco-Related Corrective Statements: Descriptive Content Analysis. [Prévalence et caractéristiques des messages Twitter concernant les déclarations rectificatives liées au tabac ordonnées par décision de justice : analyse descriptive de contenu.] JMIR public health and surveillance, 2019. 5(4): p. e12878-e12878. https://doi.org/10.2196/12878

    Contexte. Aux États-Unis d’Amérique, trois grands fabricants de tabac ont été sommés par décision de justice de publier des déclarations rectificatives destinées à prévenir et à invalider tout nouvel argument fallacieux concernant les effets du tabagisme sur la santé. Lesdites déclarations ont commencé à être relayées dans les journaux et à la télévision à la fin de l’année 2017. La présente étude visait à examiner la diffusion sur le réseau social des déclarations rectificatives sur le tabac au cours des six premiers mois suivant leur date d’effet. 

    Méthodologie. Nous avons procédé à une analyse descriptive de contenu des messages sur Twitter selon une stratégie de recherche itérative à l’aide du logiciel Crimson Hexagon. Nous avons sélectionné de manière aléatoire 19,74 % (456/2309) des messages originaux publiés entre le 1er novembre 2017 et le 27 mars 2018, à des fins de codification et d’analyse. Nous avons évalué le volume des messages dans le temps, la source ou l’auteur, la valence, la présence de liens vers du contenu supplémentaire et de références à l’industrie (par exemple, les géants du tabac ou « Big Tobacco », l’industrie du tabac et Philip Morris) et le média de diffusion (télévision ou journal). Les contenus retweetés ont été codifiés selon la source/l’auteur et la fréquence. 

    Résultats. La plupart des messages ont été publiés au mois de novembre 2017, à savoir autour de la date des premières publications et diffusions des déclarations rectificatives. En règle générale, le contenu était neutre (58,7 %, 268/456) ou positif (33,3 %, 152/456) du point de vue de la valence, comprenait des liens vers des informations supplémentaires sur les déclarations (94,9 %, 433/456), faisait référence à l’industrie (87,7 %, 400/456) et ne mentionnait pas le média spécifique sur lequel les déclarations avaient été diffusées ou publiées (15 %). La majorité des messages originaux avaient été créés par des utilisateurs individuels (55,2 %, 252/456), tandis que la majorité des messages retweetés avaient été publiés par des organismes de santé publique (51 %). Des différences ont été observées selon la source : par exemple, les messages des organismes étaient davantage susceptibles d’inclure un lien pointant vers des informations supplémentaires que ceux des utilisateurs individuels (p = 0,03). 

    Conclusions. Des discussions sur les déclarations rectificatives ordonnées par décision de justice ont lieu sur Twitter et sont généralement de nature neutre ou positive. Les organismes de santé publique pourraient accroître la fréquence de ces discussions via un engagement sur les réseaux sociaux. 

    https://doi.org/10.2196/12878

  • Hatchard, J.L., et al., Tweeting about public health policy: Social media response to the UK Government’s announcement of a Parliamentary vote on draft standardised packaging regulations. [Tweets sur une politique de santé publique : réactions sur les réseaux sociaux à l’annonce par le gouvernement du Royaume Uni d’un vote parlementaire sur le projet de réglementation sur le conditionnement neutre.] PloS one, 2019. 14(2): p. e0211758-e0211758.  https://doi.org/10.1371/journal.pone.0211758

    Contexte. Le conditionnement neutre des produits du tabac a été, et reste, une politique controversée dans le monde entier, mobilisant l’attention des entreprises, de la santé publique, des responsables politiques, des médias et du public. En janvier 2015, le gouvernement du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord a annoncé qu’un projet de réglementation en ce sens serait soumis au vote du Parlement avant les élections générales prévues en mai 2015. 

    Méthodologie. Nous avons examiné les réactions à cette annonce publiées sur Twitter, par rapport à une période antérieure de faible activité du gouvernement sur le conditionnement neutre. Nous avons obtenu un échantillon aléatoire de 1038 tweets répartis sur deux périodes de quatre semaines, avant et après l’annonce du gouvernement. Une analyse de contenu a été menée pour examiner la présence des caractéristiques suivantes dans les tweets : soutien à la politique, objectif, localisation géographique et affiliation de l’utilisateur de Twitter, et citation et qualité des données factuelles. Des tests du khi-carré ont été réalisés pour comparer les caractéristiques des tweets entre les deux périodes. 

    Résultats. Dans l’ensemble, un nombre significativement plus important de tweets de l’échantillon étaient en faveur de la politique (49 %) par rapport à ceux qui y étaient opposés (19 %). Pourtant, lors de la deuxième période, faisant suite à l’annonce, une plus grande proportion des tweets de l’échantillon marquaient une opposition au conditionnement neutre par rapport à la première période ayant précédé l’annonce (p < 0,001). La qualité des données et des recherches citées dans les URL indiquées en lien lors de la deuxième période était significativement plus faible que celle relevée à la première période (p < 0,001), les recherches évaluées par des pairs étant plus susceptibles d’être partagées dans des tweets positifs (p < 0,001) et dans les tweets contenant des liens vers des URL provenant du secteur de la santé (p < 0,001). La baisse de la proportion de tweets positifs est le reflet de la réduction des tweets émis par les utilisateurs de Twitter du secteur de la santé au cours de la deuxième période (p < 0,001). 

    Conclusions. Les sites de microblogging peuvent refléter les débats politiques ayant lieu hors ligne et sont utilisés différemment par les défenseurs et les opposants de la politique en fonction du contexte politique. Les utilisateurs de Twitter opposés au conditionnement neutre se sont montrés plus actifs après l’annonce du gouvernement, tandis que ceux qui y étaient favorables ont globalement conservé le même taux d’engagement sur Twitter. Les résultats offrent un aperçu des options dont dispose la communauté de la santé publique pour utiliser Twitter afin d’influencer les politiques et de diffuser les travaux de recherche. En particulier, l’intensification de l’activité sur Twitter à la suite d’annonces de politiques en faveur de la santé publique pourrait être envisagée afin de s’assurer que les voix opposées à la réglementation n’éclipsent pas les messages pro-santé. 

    https://doi.org/10.1371/journal.pone.0211758

  • Gratale, S.K., et al., Attitudinal Spillover from Misleading Natural Cigarette Marketing: An Experiment Examining Current and Former Smokers’ Support for Tobacco Industry Regulation. [Conséquences comportementales du marketing trompeur des cigarettes naturelles : une expérience étudiant le soutien des fumeurs actuels et des anciens fumeurs à la réglementation de l’industrie du tabac.] International journal of environmental research and public health, 2019. 16(19): p. 539. https://doi.org/10.3390/ijerph16193554

    Contexte. Cette étude visait à évaluer l’influence de la publicité en faveur des cigarettes naturelles sur le soutien à la politique de lutte antitabac, et la possibilité que ce soutien se voit affecté par les croyances erronées découlant de l’exposition au marketing de ces cigarettes. Il ressort de nombreuses recherches que les cigarettes naturelles, telles que celles de la marque Natural American Spirit (NAS), sont perçues largement, à tort, comme plus sûres que les cigarettes traditionnelles en raison d’un discours marketing vantant leur composition « naturelle ». Toutefois, les mesures réglementaires portant sur le marketing des cigarettes naturelles n’ont qu’une portée limitée, et peu de recherches ont été menées pour savoir si la publicité mensongère en faveur de ces produits avait une incidence sur le soutien à la politique correspondante, lequel représente un élément important du processus politique. 

    Méthodologie. Nous avons mené une expérience randomisée à grande échelle (n = 1128) en répartissant des fumeurs actuels et d’anciens fumeurs des États-Unis dans deux groupes, le groupe témoin ou le groupe exposé à la publicité en faveur de la marque NAS, et en évaluant leur soutien à la réglementation de l’industrie du tabac. 

    Résultats. Les résultats montrent que l’exposition à la publicité en faveur de la marque NAS réduit le soutien aux politiques visant à interdire la terminologie potentiellement trompeuse dans la publicité en faveur des cigarettes, et que ces effets sont plus marqués chez les fumeurs quotidiens. En outre, les croyances erronées selon lesquelles les cigarettes NSA auraient une composition plus saine ont un effet médiateur partiel sur le soutien aux politiques. Il est toutefois intéressant de noter que l’exposition au marketing des cigarettes NAS ne réduit pas le soutien aux politiques visant à instaurer des normes établissant les critères d’autorisation de certains termes dans la publicité en faveur des cigarettes. 

    Conclusions. Les résultats de cette analyse suggèrent que l’exposition à la publicité en faveur des cigarettes NAS peut avoir des répercussions sur le soutien aux mesures réglementaires relatives au marketing de l’industrie du tabac. 

    https://doi.org/10.3390/ijerph16193554

  • Freeman, B., M. Hefler, and D. Hunt, Philip Morris International’s use of Facebook to undermine Australian tobacco control laws. [L’utilisation de Facebook par Philip Morris International pour saper la législation antitabac en Australie.] Public Health Research & Practice, 2019. 29(3). https://doi.org/10.17061/phrp2931924

    En vertu de la Convention-cadre de l’OMS, les Parties qui l’ont ratifiée sont tenues d’instaurer une interdiction globale de toute publicité en faveur du tabac et de toute promotion et de tout parrainage du tabac, y compris dans les médias en ligne, et de protéger les politiques de santé publique contre l’ingérence de l’industrie du tabac. Cependant, Internet ne connaissant pas de frontières et les définitions de la publicité et de l’ingérence étant trop restreintes, l’industrie du tabac peut continuer de se saisir aisément des médias en ligne et sociaux pour vendre et promouvoir ses produits, mettre en avant ses prétendues pratiques de responsabilité sociale des entreprises et remettre en question les opinions et les politiques de santé publique.  

    https://doi.org/10.17061/phrp2931924

  • Emory, K., et al., Lesbian, Gay, Bisexual, and Transgender (LGBT) View it Differently Than Non-LGBT: Exposure to Tobacco-related Couponing, E-cigarette Advertisements, and Anti-tobacco Messages on Social and Traditional Media. [Les lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT) voient les choses autrement que les non-LGBT : exposition aux bons de réduction liés au tabac, aux publicités en faveur des cigarettes électroniques et aux messages antitabac dans les médias sociaux et traditionnels.] Nicotine & tobacco research, 2019. 21(4): p. 513-522. https://doi.org/10.1093/ntr/nty049

    Contexte. Les populations lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) consomment du tabac à des taux démesurément plus élevés que les moyennes nationales. L’industrie du tabac cible depuis longtemps les LGBT dans ses efforts de marketing, ce qui contribue probablement à ce contraste. Cette étude vise à déterminer si l’exposition au contenu lié au tabac sur les médias traditionnels et sociaux est associée au tabagisme chez les populations LGBT et non LGBT.  

    Méthodologie. Cette étude fait état des résultats des répondants LGBT (n = 1092) et non LGBT (n = 16 430) à une enquête transversale menée en ligne en 2013 auprès d’adultes aux États-Unis, sur un échantillon représentatif au niveau national (n = 17 522). La fréquence et la prévalence pondérée ont été estimées et des analyses de régression logistique ajustées ont été réalisées.  

    Résultats. Les populations LGBT ont rapporté des taux significativement plus élevés d’exposition au tabac dans les médias au cours des 30 derniers jours par rapport aux populations non LGBT. L’effet le plus marqué a été recensé chez les LGBT fumeurs (p < 0,05). Les personnes LGBT ont plus souvent déclaré avoir été exposées à des messages liés à l’obtention de bons de réduction sur le tabac, aux cigarettes électroniques et aux mesures de lutte antitabac, ou les avoir recherchés ou partagés sur les nouveaux médias ou les médias sociaux (par exemple, Twitter, Facebook, etc.) que les personnes non LGBT (p < 0,05). Les personnes non LGBT ont déclaré y être davantage exposées via des sources médiatiques traditionnelles telles que la télévision, principalement en ce qui concerne les messages liés aux mesures antitabac (p = 0,0088). La probabilité d’avoir consommé des cigarettes, des cigarettes électroniques ou des cigares au cours des 30 derniers jours était plus élevée chez les personnes LGBT que chez les personnes non LGBT, après ajustement de l’exposition aux médias au cours des 30 derniers jours et des covariables (p ≤ 0,0001). 

    Conclusions. Les personnes LGBT (en particulier celles qui fument) sont plus susceptibles d’être exposées à et d’interagir avec des messages liés au tabac sur les nouveaux médias et les médias sociaux que les personnes non LGBT. Des niveaux plus élevés d’exposition au tabac dans les médias étaient significativement associés à une plus grande probabilité de consommer du tabac. Cela montre que les efforts de lutte antitabac doivent viser à atteindre les communautés LGBT via diverses plateformes médiatiques, notamment les nouveaux médias et les médias sociaux. Cette étude fournit des informations importantes sur les écarts entre les communautés LGBT et les populations non LGBT en matière de tabagisme et d’exposition accrue aux messages pro-tabac via les médias sociaux, sur lesquels l’industrie du tabac se meut depuis la signature en 1998 aux États-Unis du Master Settlement Agreement avec quatre géants du tabac. En outre, les personnes LGBT, évaluées en tant que population unique, semblent signaler une exposition réduite aux messages de lutte antitabac via les médias traditionnels, sur lesquels nous savons qu’une grande partie des messages de prévention et de lutte contre le tabagisme sont diffusés. L’étude souligne la nécessité d’adopter dans le cadre de la lutte antitabac des approches ciblées et adaptées à la communauté LGBT au moyen de ressources et outils en ligne en vue de contribuer à réduire les disparités en matière de santé associées au tabac qui touchent ce groupe de population. Bien que des campagnes localisées soient menées depuis quelques temps, ce n’est que récemment que des campagnes nationales s’adressant aux LGBT ont été développées par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), la Food and Drug Administration des Etats-Unis et Truth Initiative (anciennement Legacy). À l’avenir, il s’avèrera primordial de mener une évaluation du contenu, de l’efficacité et de la portée des campagnes locales et nationales.  

    https://doi.org/10.1093/ntr/nty049

  • McDaniel, P.A., B. Cadman, and R.E. Malone, African media coverage of tobacco industry corporate social responsibility initiatives. [Couverture médiatique des initiatives de responsabilité sociale des entreprises de l’industrie du tabac en Afrique]. Global public health, 2018. 13(2): p. 129-143. https://doi.org/10.1080/17441692.2016.1149203

    Contexte. Dans les directives pour l’application de la Convention-cadre de l’OMS, il est recommandé d’interdire les initiatives de responsabilité sociale des entreprises (RSE) de l’industrie du tabac, mais peu de pays africains appliquent cette interdiction. 

    Méthodologie. Nous avons examiné la couverture médiatique africaine des initiatives de RSE de l’industrie du tabac afin de déterminer si et comment ces pratiques étaient présentées au public et aux décideurs politiques. Notre recherche a porté sur deux bases de données en ligne consacrées aux médias (Lexis Nexis et Access World News) pour extraire tous les articles publiés entre 1998 et 2013, que nous avons codifiés selon une approche collaborative et itérative. Nous avons analysé le volume, le type, la provenance, l’angle et le contenu de la couverture, y compris la présence de thèmes liés à la lutte antitabac ou à l’intérêt pour le tabac. 

    Résultats. Nous avons trouvé 288 articles, dont la plupart étaient des reportages publiés dans des journaux imprimés. La majorité des articles s’appuyaient uniquement sur les déclarations des représentants de l’industrie du tabac comme sources d’information et présentaient les pratiques de RSE de l’industrie du tabac de façon positive. Lorsque le point de vue des représentants de la santé publique et les thèmes de la lutte antitabac étaient inclus, les articles étaient moins susceptibles d’avoir un angle positif. 

    Conclusions. Ces résultats suggèrent qu’il existe une base sur laquelle s’appuyer pour déployer les efforts de plaidoyer dans les médias. L’établissement de liens entre la mise en œuvre de la Convention-cadre l’OMS et l’interdiction ou la limitation des programmes de RSE de l’industrie du tabac pourrait se traduire par un débat public renforcé dans les médias sur les conséquences négatives qu’entraînent les initiatives de RSE des fabricants de tabac.  

    https://doi.org/10.1080/17441692.2016.1149203

  • Fernandez Luque, L., Information Wars: The era of massive digital misinformation. The footprint of tobacco industry in social media and mobile health. [La guerre de l’information ou l’ère de la désinformation numérique massive. L’empreinte de l’industrie du tabac dans les médias sociaux et la santé mobile.] Tobacco prevention & cessation, 2018. 4(Supplement). https://doi.org/10.18332/tpc/91861

    La majeure partie de la population mondiale est rompue à l’utilisation d’Internet et des technologies mobiles. Ces technologies ne sont pas l’apanage des personnes très impliquées dans le débat public ; elles constituent un outil essentiel dans la vie quotidienne de la plupart des gens. Il n’est donc pas surprenant que l’utilisation de la santé mobile et de la santé en ligne dans le cadre de l’aide au sevrage tabagique soit relativement bien étudiée et que les données montrent qu’elles peuvent offrir un bon rapport coût-efficacité. Cependant, l’industrie du tabac tire également profit de la puissance de ces canaux pour sa communication de masse.  

    En outre, nous examinerons comment de faux « traitements » d’aide au sevrage tabagique, tels que l’auto-hypnose, sont promus dans les magasins d’applications (App stores) ou les médias sociaux. Plus généralement, nous étudierons des cas d’utilisateurs en vue de déterminer comment les médias sociaux et la technologie mobile ont été utilisés pour promouvoir des messages néfastes pour la santé publique. Ces études de cas serviront de base à l’élaboration de quelques lignes directrices relatives à la création de stratégies visant à utiliser les technologies sociales telles que les applications mobiles et les réseaux sociaux pour promouvoir le sevrage tabagique et renforcer la sensibilisation aux risques liés au tabac. Cette présentation sera également basée sur notre expérience du projet SmokeFreeBrain, dans lequel nous avons combiné des technologies en ligne et mobiles pour le sevrage tabagique. 

    https://doi.org/10.18332/tpc/91861

  • Angiji, E. and P. Ebusu, Getting involved: Uganda cancer society´s efforts to build strategic partnerships for tobacco tax increments and strong tobacco industry monitoring. [S’impliquer : les efforts de l’Uganda Cancer Society, l’organisation ougandaise de lutte contre le cancer, pour établir des partenariats stratégiques en vue d’une augmentation des taxes sur le tabac et d’une surveillance étroite de l’industrie du tabac.] Tobacco induced diseases, 2018. 16(1). https://doi.org/10.18332/tid/84466

    Contexte et défis de la mise en œuvre. L'objectif de l'Uganda Cancer Society (UCS) est de coordonner les efforts de la société civile pour une contribution systématique à une lutte efficace contre le cancer en Ouganda. L'UCS s'oriente vers une intégration complète de la lutte antitabac dans ses activités. À l'échelle mondiale, le tabac est responsable de 20 % de tous les décès par cancer. L'UCS reconnaît que la loi ougandaise sur le contrôle du tabac n'inclut pas la taxation du tabac dans ses dispositions, mais des taxes élevées sur le tabac se révèlent être la mesure la plus efficace pour réduire la demande. L'UCS est consciente que l'industrie du tabac interfère fortement avec la lutte antitabac en Ouganda et a poursuivi le gouvernement en justice pour contester la loi sur la lutte antitabac. Par conséquent, l’UCS construit des partenariats stratégiques pour encourager les efforts locaux visant à faire pression pour des taxes plus élevées sur le tabac et une surveillance plus stricte de l’industrie. L'UCS a rejoint la coalition mondiale des organisations de lutte contre le cancer Prevent20 (wecanprevent20.org) et a établi un partenariat avec le Centre africain de surveillance et de recherche sur les politiques de l'industrie du tabac (ATIM - www.atim.co.za)

    Intervention ou riposte. L’UCS organise son plaidoyer selon l’approche « Power Prism » [Prisme du pouvoir], en utilisant ses six outils d’influence du pouvoir. Son plaidoyer médiatique vise à mobiliser la participation du public par la publication d’articles d’opinion dans les médias locaux et sur les plateformes de médias sociaux, afin d’attirer l’attention du gouvernement. L’UCS surveille actuellement l’ingérence de l’industrie au moyen d’une veille médiatique visant à analyser la nature et l’orientation des contenus liés au tabac.  

    Résultats et enseignements tirés. Un récent article d’opinion intitulé « Tobacco’s cost to our country » [Le coût du tabac pour notre pays], publié par l’UCS sur New Vision, un site Web d’information populaire en Ouganda, avait enregistré, au 21 juillet 2017, 10 057 vues, générant plus de 30 réactions, y compris des partages, et plus de 200 clics. L’analyse préliminaire des posts sur les médias indique que la plupart des contenus sont favorables à l’industrie du tabac et que la majorité d’entre eux cautionnent son ingérence dans la réglementation. 

    Conclusions et principales recommandations. L’UCS estime que ses efforts pousseront le gouvernement à augmenter les taxes sur le tabac et à mettre en place des mécanismes tels qu’un code de conduite strict pour dissuader les fonctionnaires de travailler avec l’industrie du tabac. 

    https://doi.org/10.18332/tid/84466

  • Smith, J., S. Thompson, and K. Lee, The atlas network: a “strategic ally” of the tobacco industry. [Le réseau Atlas : un « allié stratégique » de l’industrie du tabac]. The International journal of health planning and management, 2017. 32(4): p. 433-448. https://doi.org/10.1002/hpm.2351

    Contexte. À l’aune de l’intérêt politique et universitaire croissant pour l’influence des groupes de réflexion dans les processus d’élaboration de politiques publiques, cet article met en évidence l’étendue des partenariats entre l’industrie du tabac et les groupes de réflexion aux États-Unis et analyse dans quelle mesure la collaboration avec un réseau de groupes de réflexion a favorisé l’ingérence de l’industrie du tabac dans les politiques de santé publique.  

    Méthodologie. En analysant des documents provenant de différents fabricants de tabac et groupes de réflexion, nous avons mis en évidence que le réseau Atlas (Atlas Economic Research Foundation), réunissant 449 groupes de réflexion axés sur le libre marché, a agi comme un allié stratégique de l’industrie du tabac tout au long des années 1990. Le siège du réseau Atlas a non seulement reçu des dons de la part de l’industrie, mais il a également investi des fonds versés par les fabricants de tabac dans des groupes de réflexion afin de produire des publications soutenant le point de vue de l’industrie. 

    Résultats. 37 % des groupes de réflexion partenaires du réseau Atlas aux États-Unis avaient reçu des fonds de l’industrie du tabac ; la majorité d’entre eux étaient également répertoriés en tant que collaborateurs dans le cadre de stratégies de relations publiques ou en tant qu’alliés dans le cadre des efforts déployés pour saper la lutte antitabac. En finançant plusieurs groupes de réflexion, au sein d’un même réseau, l’industrie a fait en sorte de susciter un dialogue entre experts politiques indépendants, reflétant sa position dans les débats sur la lutte antitabac. Cela témoigne d’une stratégie cohérente de l’industrie du tabac consistant à collaborer avec le réseau Atlas pour influencer les politiques de santé publique par divers angles d’attaque. 

    Conclusions. Il est nécessaire de procéder à une analyse critique de l’influence des groupes de réflexion dans la lutte antitabac et dans d’autres secteurs des politiques de santé, ainsi que d’accroître la transparence de leur financement et de leurs liens avec des secteurs ayant des intérêts particuliers. 

    https://doi.org/10.1002/hpm.2351

  • Kostygina, G., et al., ‘Sweeter Than a Swisher’: amount and themes of little cigar and cigarillo content on Twitter. [« Plus doux qu’un Swisher » : quantité et thèmes des contenus relatifs aux petits cigares et cigarillos sur Twitter.] Tobacco control, 2016. 25(1): p. e12878-e12878. http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2016-053094

    Contexte. Malgré l’augmentation récente de la consommation de petits cigares et cigarillos, en particulier chez les jeunes habitant en milieu urbain, les Afro-Américains et les Latino-américains, les recherches portant sur les stratégies ciblées de commercialisation de ces produits sont rares. Les connaissances sur la quantité ou le contenu des messages sur les petits cigares et les cigarillos que les utilisateurs voient ou partagent dans les médias sociaux, un moyen de communication populaire chez les jeunes et les communautés de couleur, sont limitées. 

    Méthodologie. Des règles de recherche par mots-clés ont été utilisées pour collecter via le Twitter Firehose les tweets portant sur les petits cigares et les cigarillos postés en octobre 2014 et en mars-avril 2015. Les tweets ont fait l’objet d’une codification pour le contenu promotionnel, les références aux marques, la consommation concomitante avec du cannabis et les références à la subculture (par exemple, le rap/hip-hop le soutien de célébrités) et ont été classés comme commerciaux ou « organiques »/non commerciaux à l’aide d’une combinaison de méthodes d’apprentissage automatique, d’algorithmes de mots-clés et de codification humaine. Les métadonnées associées à chaque tweet ont été utilisées pour classer les utilisateurs en tant qu’influenceurs (au moins 1000 abonnés) ou utilisateurs ordinaires (moins de 1000 abonnés). 

    Résultats. Des filtres de mots-clés ont permis de capturer plus de 4,3 millions de tweets portant sur les petits cigares et les cigarillos. Les analyses ont révélé que 17 % des utilisateurs de comptes postant des messages sur les petits cigares et les cigarillos étaient des influenceurs et que 1 % des comptes étaient ouvertement commerciaux. Les influenceurs étaient plus susceptibles de citer les marques des petits cigares et des cigarillos et de publier des messages promotionnels. Environ 83 % des tweets sur les petits cigares et les cigarillos contenaient des références au cannabis, et 29 % des tweets étaient des mèmes. Les tweets contenaient également des références aux paroles de rap/hip-hop et à la subculture urbaine. 

    Conclusions. Twitter est une plateforme de choix pour le partage d’informations et le marketing liés aux petits cigares et aux cigarillos. La consommation concomitante de tabac et de cannabis y est courante et normalisée. Compte tenu de la présence et de la large portée des messages liés aux petits cigares et aux cigarillos dans les médias sociaux, il est urgent que les professionnels de la santé publique et les décideurs politiques mettent en place une surveillance et prêtent sérieusement attention à ce phénomène. À l’avenir, les initiatives de prévention du tabagisme devraient être adaptées afin de garantir qu’elles tiennent compte de la consommation des petits cigares et des cigarillos.  

    http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2016-053094

  • Dunlop, S., B. Freeman, and D. Perez, Exposure to Internet-Based Tobacco Advertising and Branding: Results From Population Surveys of Australian Youth 2010-2013. [Exposition à la publicité et à l’identité visuelle des marques du tabac sur Internet : résultats des enquêtes en population menées auprès des jeunes Australiens entre 2010 et 2013.] Journal of medical Internet research, 2016. 18(6): p. e104-e104. https://doi.org/10.2196/jmir.5595

    Contexte. Depuis l’adoption de la loi interdisant la publicité en faveur du tabac dans les médias traditionnels, les plateformes de communication en ligne et les médias sociaux sont devenus l’un des rares moyens dont dispose l’industrie du tabac pour promouvoir ses produits auprès de la population australienne. Les connaissances sur l’exposition des jeunes à ces nouveaux moyens de promotion médiatiques sont limitées à ce jour.  

    Méthodologie. Nous avons entrepris de mesurer l’exposition des jeunes Australiens à la publicité en faveur du tabac et à l’identité visuelle des marques de tabac sur Internet, d’identifier les formats communs de marques de tabac communément rencontrés et d’examiner l’association entre l’exposition et la susceptibilité de fumer. L’étude de l’impact de la promotion du tabac (Tobacco Promotion Impact Study) est une enquête téléphonique transversale répétée qui a été menée tous les ans, de 2010 à 2013, auprès des jeunes (âgés de 12 à 24 ans) dans deux États australiens (total n = 8820). L’enquête comprenait des questions sur l’exposition au cours du mois précédent à la publicité en faveur du tabac et à l’identité visuelle des marques des fabricants de tabac sur Internet. La variation des niveaux d’exposition, les caractéristiques des jeunes exposés et l’association entre l’exposition et la susceptibilité de fumer ont été examinées. 

    Résultats. L’exposition au cours du mois précédent à la publicité et à l’identité visuelle des marques de tabac sur Internet chez les jeunes avait augmenté au fil des ans tout au long de l’enquête (publicité : de 21 % en 2010 à 29 % en 2013 ; identité visuelle des marques : de 20 % en 2010 à 26 % en 2013). Les participants qui étaient plus jeunes, de sexe féminin, de statut socio-économique inférieur et qui n’avaient jamais fumé étaient plus susceptibles de signaler une exposition. Facebook était la plateforme la plus souvent citée concernant l’exposition à l’identité visuelle des marques de l’industrie du tabac en 2013 (22 % de toutes les actions en la matière). Par rapport aux jeunes interrogés en 2013, les participants de 2010 étaient nettement moins susceptibles de déclarer avoir été exposés à l’identité visuelle des marques de tabac sur les médias sociaux (odds ratio (OR) = 0,26 ; intervalle de confiance à 95 % (IC95) : 0,20–0,33 ; p < 0,001) ou ceux de 2011 (OR = 0,46 ; IC95 : 0,37–0,57 ; p < 0,001). Parmi les jeunes de 12 à 17 ans n’ayant jamais fumé, l’exposition à la publicité et à l’identité visuelle des marques en ligne (OR = 1,32 ; IC95 : 1,11–1,57 ; p = 0,002) ou à l’identité visuelle de marques seule (OR = 1,39 ; IC95 : 1,10–1,77 ; p = 0,007) était un facteur prédictif significatif de la susceptibilité de fumer. 

    Conclusions. Il est essentiel de veiller à ce que l’interdiction de la publicité en faveur du tabac englobe les médias en ligne. Étant donné que les contenus sur Internet sont internationaux par nature, la coopération entre les nations signataires de la Convention-cadre de l’OMS s’avèrera nécessaire.  

    https://doi.org/10.2196/jmir.5595

  • Choi, K., The associations between exposure to tobacco coupons and predictors of smoking behaviours among US youth. [Les liens entre l’exposition aux bons de réduction pour l’achat de produits du tabac et les facteurs prédictifs des comportements tabagiques chez les jeunes Américains.] Tobacco control, 2016. 25(2): p. 232-235. http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2014-052147

    Contexte. Il est ressorti d’un rapport publié en 2012 que 13,1 % des collégiens et lycéens américains avaient été exposés à des bons de réduction pour l’achat de produits du tabac au cours des 30 jours précédents. Dans le cadre de la présente étude, les données de l’enquête nationale sur le tabagisme chez les jeunes (National Youth Tobacco Survey) de 2012 ont été de nouveau analysées afin d’examiner les liens entre l’exposition aux bons de réduction pour l’achat de produits du tabac au cours des 30 jours précédents et les facteurs prédictifs du tabagisme chez les jeunes, selon leur statut tabagique, aux États-Unis. 

    Méthodologie. Nous avons demandé à 24 658 collégiens et lycéens s’ils avaient reçu des bons de réduction pour des produits du tabac au cours des 30 derniers jours et d’où ils provenaient. Les données démographiques, les comportements tabagiques, les croyances liées au tabagisme, la susceptibilité de fumer et la confiance dans les chances de réussir à arrêter de fumer ont été évalués. Les analyses ont été stratifiées par statut tabagique (n’ayant jamais fumé, ayant essayé de fumer et fumant actuellement). Les données ont été pondérées pour être représentatives de l’ensemble des jeunes Américains. 

    Résultats. L’exposition aux bons de réduction pour des produits du tabac était associée à une plus faible probabilité de contester l’intérêt social de la cigarette et de croire que tous les produits du tabac sont dangereux, à une probabilité plus élevée d’être susceptible de fumer (chez les personnes n’ayant jamais fumé), à une plus faible probabilité de se sentir confiant dans l’arrêt complet de la cigarette (chez les personnes fumant actuellement), et à une probabilité plus élevée d’avoir l’intention d’acheter des cigarettes dans les 30 prochains jours (chez les personnes ayant déjà essayé de fumer et les personnes fumant actuellement ; p < 0,05).  

    Conclusions. Les bons de réduction pour l’achat de produits de tabac peuvent encourager le tabagisme et entraver l’arrêt du tabac chez les jeunes. La réglementation de ces bons de réductions pourrait permettre de réduire le tabagisme chez les jeunes Américains. Il est nécessaire de mener de plus amples recherches en vue de déterminer les effets de l’exposition des jeunes aux bons de réduction pour l’achat de produits du tabac à l’échelle mondiale. 

    http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2014-052147

  • Savelli, M., et al., Packaging digital culture to young smokers. [Conditionnement de la culture numérique ciblant les jeunes fumeurs.] Tobacco control, 2015. 24(3): p. 303-305. http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2013-051209

    Selon un porte-parole de British American Tobacco (BAT), le lancement de la sous-marque Switch/Convertibles a représenté « l’activité de plus grande ampleur de l’histoire de BAT Russia », soulignant que « BAT est bien positionnée pour tirer parti de cette nouvelle technologie ». Les paquets, par leur association avec des objets emblématiques de l’ère numérique, se veulent probablement des « extensions de soi », de la même manière que les smartphones ne représentent pas seulement des objets que l’on utilise mais aussi une partie intrinsèque de l’identité de l’utilisateur. Étant donnée la place particulière qu’occupe la technologie numérique mobile en tant que marque de statut, d’appartenance et d’indépendance pour les adolescents et les jeunes en général, les paquets de cigarettes ciblant les 15-17 ans qui présentent une similitude stylistique avec des appareils portables populaires (tels que les smartphones et les lecteurs de musique numérique) peuvent peut-être refléter un désir d’associer ces paquets à d’autres biens de consommation « indispensables » « sans lesquels on ne peut sortir ». 

    http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2013-051209

  • Liang, Y., et al., Exploring how the tobacco industry presents and promotes itself in social media. [Examen de la façon dont l’industrie du tabac se présente et se promeut dans les médias sociaux.] Journal of medical Internet research, 2015. 17(1): p. e24-e24. https://doi.org/10.2196/jmir.3665

    Contexte. Les fabricants et les vendeurs de tabac exploitent le potentiel commercial des médias sociaux pour promouvoir le tabac en ligne. Cependant, la prévalence et les stratégies de promotion des contenus pro-tabac dans les médias sociaux ne sont pas encore bien comprises. La présente étude visait à examiner ce que l’industrie du tabac présente et comment elle fait sa promotion sur les sites de médias sociaux.  

    Méthodologie. Les 70 marques de cigarettes les plus populaires ont été réparties en deux groupes en fonction de leur prix de détail : le groupe H (marques dont le prix de détail est élevé) et le groupe L (marques dont le prix de détail est bas). Trois recherches exhaustives ont été menées sur Facebook, Wikipedia et YouTube en utilisant les 70 marques de cigarettes les plus populaires comme mots clés. Nous avons identifié des contenus liés au tabac, notamment l’histoire et la culture, les caractéristiques des produits, les mises en garde sanitaires, la page d’accueil des marques de cigarettes et les boutiques de vente de tabac en ligne. En outre, nous avons examiné les stratégies promotionnelles utilisées dans les médias sociaux. 

    Résultats. Selon les données collectées du 3 mars 2014 au 10 mars 2014, sur les 70 marques de cigarettes représentatives, 43 comptaient 238 pages de fans créées sur Facebook, 46 étaient identifiées dans Wikipédia, et 61 étaient associées à plus de 120 000 vidéos pro-tabac sur YouTube. Les principaux contenus présentés sur ces trois sites de médias sociaux diffèrent considérablement. Wikipédia se concentre sur l’histoire et la culture (67 %, 32/48 ; p < 0,001). Facebook couvre principalement l’histoire et la culture (37 %, 16/43 ; p < 0,001) et les principaux produits (35 %, 15/43), tandis que YouTube se concentre sur les caractéristiques des principaux produits du tabac (79 %, 48/61 ; p = 0,04) et les informations sur les boutiques en ligne (49 %, 30/61 ; p = 0,004).  

    Il n’existe aucune différence significative entre le groupe H et le groupe L en ce qui concerne les contenus présentés. Pour ce qui est des stratégies promotionnelles utilisées, le recours à la promotion des ventes est très étendu dans les médias sociaux. La promotion des ventes est plus répandue sur YouTube que sur les deux autres sites (64 %, 39/61 contre 35 %, 15/43 ; p = 0,004). En général, la promotion des ventes des marques dont le prix est élevé est plus fréquente sur les médias sociaux que celle des marques dont le prix est plus bas (55 %, 16/29 contre 7 %, 1/14 ; p < 0.001 pour Facebook ; 78 %, 28/36 contre 44 %, 11/25 ; p = 0,005 pour YouTube). 

    Conclusions. La prévalence des marques de cigarettes dans les médias sociaux permet aux utilisateurs d’Internet d’accéder à davantage d’informations pro-tabac. Face à ce problème, il convient d’adopter des réglementations appropriées pour empêcher la promotion du tabac dans les médias sociaux. 

    https://doi.org/10.2196/jmir.3665

  • Wang, F., et al., Chinese tobacco industry promotional activity on the microblog Weibo. [Activité promotionnelle de l’industrie du tabac en Chine sur la plateforme de microblog Weibo.] PloS one, 2014. 9(6): p. e99336-e99336. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0099336

    Contexte. Bien que la Chine ait ratifié la Convention-cadre de l’OMS en 2005, l’interdiction partielle de la publicité en faveur du tabac n’y couvre pas Internet. Weibo est l’un des principaux canaux de médias sociaux en Chine ; son format est similaire à celui son homologue international Twitter. Sa page d’accueil est une plateforme permettant de mettre en avant des produits, des marques et la culture d’entreprise. Weibo offre ainsi à l’industrie du tabac une grande marge de manœuvre pour y promouvoir ses produits. 

    Méthodologie. Sept comptes Weibo de l’industrie du tabac réunissant chacun plus de 5000 abonnés ont été sélectionnés pour examiner le contenu des weibos créés par les fabricants de tabac ou leurs agents publicitaires. 

    Résultats. Sur les 12 073 messages trouvés sur les sept comptes, 92,3 % (11 143) ont pu être classés sous six thèmes principaux : culture traditionnelle, culture populaire, affaires sociales et commerciales, publicité, relations publiques et culture du tabac. Les messages relevant du thème de la « culture populaire » représentaient environ la moitié de l’ensemble des messages (49 %), suivis par ceux relevant de « la publicité » et de la « culture du tabac » (12 % chacun), de la « culture traditionnelle » et des « relations publiques » (11 % chacun), et enfin des « affaires sociales et commerciales » (5 %). Quelque 33 % des messages contenaient les mots « cigarette » ou « fumer » et 53 % le nom de la marque de tabac, ce qui indique que les fabricants de tabac construisent soigneusement le sujet et le contenu des messages. 

    Conclusions. Weibo constitue un nouvel outil de marketing en ligne important pour l’industrie du tabac en Chine. L’utilisation de Weibo par l’industrie du tabac pour promouvoir des marques et normaliser le tabagisme est contraire à la Convention-cadre de l’OMS ratifiée par la Chine. Les politiques de contrôle de la promotion du tabac doivent être réformées pour faire face à ce contournement généralisé de l’interdiction de la publicité en faveur du tabac en Chine. 

    https://doi.org/10.1371/journal.pone.0099336

  • Salgado, M.V., et al., Smoking behavior and use of tobacco industry sponsored websites among medical students and young physicians in Argentina. [Comportement tabagique et utilisation des sites Web parrainés par l’industrie du tabac chez les étudiants en médecine et les jeunes médecins en Argentine.] Journal of medical Internet research, 2014. 16(2): p. e35-e35. https://doi.org/10.2196/jmir.2528

    Contexte. Le marketing en ligne est devenu une option intéressante pour la promotion des produits du tabac, car il permet de contourner les restrictions publicitaires. En Argentine, plusieurs marques de cigarettes ont conçu des sites Web spécifiquement pour le marché local, qui encouragent la participation des utilisateurs. 

    Méthodologie. L’objectif de cette étude était de rendre compte de l’utilisation que font les étudiants en médecine et les médecins récemment diplômés des sites Web parrainés par les fabricants de tabac. Une enquête auto-administrée en ligne a été menée auprès d’étudiants en médecine et de médecins récemment diplômés de l’université de Buenos Aires (UBA) qui remplissaient les critères d’inclusion. L’échantillonnage a été réalisé à partir de listes d’adresses électroniques d’étudiants inscrits à deux cours obligatoires. Les critères d’inclusion étaient un âge compris entre 18 et 30 ans et la déclaration du statut tabagique. Les questions relatives à l’utilisation d’Internet portaient notamment sur l’accès à un site Internet de marque de tabac au moins une fois dans leur vie et sur l’utilisation de supports de promotion du tabac. 

    Résultats. Le taux de réponse était de 35,08 % (1743/4969). L’échantillon final incluait 1659 participants : 73,06 % (1212/1659) étaient des femmes et la moyenne d’âge était de 26,6 ans (écart-type = 1,9). La majorité des participants étaient des étudiants en médecine (55,70 %, 924/1659) et 27,31 % (453/1659) étaient des fumeurs actuels. Les hommes étaient plus susceptibles de déclarer avoir vu une publicité en faveur du tabac sur Internet (p = 0,001), d’avoir reçu une promotion du tabac qui leur était personnellement adressée (p = 0,03), d’avoir utilisé cette promotion (p =0,02) et d’avoir accédé à un site Web parrainé par le tabac (p = 0,01). Parmi les répondants, 19,35 % (321/1659) ont déclaré avoir eu au moins une fois dans leur vie accès à un site Web parrainé par le tabac et la quasi-totalité d’entre eux (93,8 %, 301/321) ont déclaré n’avoir accédé à ces sites que lorsque cela s’est avéré nécessaire pour participer à une promotion commerciale. La plupart des personnes se connectant dans le cadre de promotions ont déclaré y accéder une fois par mois ou moins (58,9 %, 189/321), tandis que 25,5 % (82/321) ont déclaré accéder aux sites Internet de l’industrie du tabac au minimum une fois par semaine. D’après les modèles de régression logistique ajustés, les participants étaient plus susceptibles d’avoir accédé à un site Internet de marque de tabac s’ils étaient d’anciens fumeurs (OR = 2,45 ;intervalle de confiance à 95 % (IC95) : 1,42–4,22) ou des fumeurs actuels (OR = 8,12 ; IC95 : 4,66–14,16), s’ils avaient déclaré avoir vu une publicité en faveur du tabac sur Internet (OR = 2,44 ; IC95 : 1,77–3,37), avoir reçu une promotion du tabac qui leur était personnellement adressée (OR = 5,62 ; IC95 : 4,19–7,55) ou avoir utilisé l’une de ces promotions (OR = 14,05 ; IC95) : 9,21–21,43). Les répondants étaient plus susceptibles d’être des fumeurs actuels s’ils avaient reçu une promotion liée au tabac (OR= 2,64 ; (IC95 : 2,02–3,45) ou s’ils avaient utilisé l’une de ces promotions (OR = 1,93 ; IC95 : 1,31–2,85).  

    Conclusions. Les résultats de notre étude suggèrent que les sites Internet de l’industrie du tabac ont atteint les étudiants en médecine et les jeunes médecins d’un pays à revenu intermédiaire avec leurs promotions commerciales. La législation actuelle ou envisagée visant à interdire la publicité en faveur du tabac doit inclure les sites Internet et les médias sociaux associés. 

    https://doi.org/10.2196/jmir.2528

  • Cavazos-Rehg, P.A., et al., Hazards of new media: youth’s exposure to tobaccoAds/promotions. [Les dangers des nouveaux médias : l’exposition des jeunes aux publicités/promotions du tabac.] Nicotine & tobacco research, 2014. 16(4): p. 437-444. https://doi.org/10.1093/ntr/ntt168

    Contexte. Les connaissances actuelles sur l’exposition des jeunes aux campagnes en faveur du tabac diffusées via les nouveaux médias électroniques sont insuffisantes. Par conséquent, nous nous sommes fondés sur des données nationales en vue de déterminer les associations entre les publicités/promotions en faveur du tabac diffusées par les nouveaux médias (c’est-à-dire les sites de réseaux sociaux et les SMS) et les attitudes/croyances des jeunes à l’égard du tabac et l’intention d’en consommer (parmi les jeunes n’en ayant encore jamais consommé).  

    Méthodologie. Les données sont issues de l’enquête nationale sur le tabagisme chez les jeunes (National Youth Tobacco Survey) de 2011, un échantillon représentatif au niveau national de jeunes Américains inscrits dans des écoles publiques et privées (n = 15 673). Des modèles de régression logistique ont été utilisés pour examiner les associations entre les caractéristiques démographiques et l’exposition déclarée aux publicités/promotions en faveur du tabac via les sites de réseaux sociaux et les SMS. Des modèles de régression logistique ont également été utilisés pour étudier les associations entre l’exposition aux publicités/promotions en faveur du tabac et les attitudes à l’égard du tabac.  

    Résultats. Nous avons constaté que les jeunes présentant une susceptibilité accrue (c’est-à-dire les minorités, les très jeunes et les jeunes n’ayant encore jamais consommé de tabac) observent la présence de publicités/promotions en faveur du tabac sur les sites de réseaux sociaux et dans les SMS. Ces jeunes sont plus susceptibles d’avoir des attitudes favorables à l’égard du tabac, y compris l’intention de fumer, parmi ceux n’ayant encore jamais consommé de tabac.  

    Conclusions. Nos résultats mettent en évidence la nécessité d’élaborer des stratégies politiques afin de surveiller et de réglementer plus efficacement la publicité en faveur du tabac diffusée via les nouveaux médias. 

    https://doi.org/10.1093/ntr/ntt168

  • Ribisl, K.M. and C. Jo, Tobacco control is losing ground in the Web 2.0 era: invited commentary. [La lutte antitabac perd du terrain à l’ère du Web 2.0 : commentaire invité.] Tobacco control, 2012. 21(2): p. 145-146. http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2011-050360

    Dans le monde « hors ligne », pour lequel nous disposons de données solides sur les politiques et les programmes de lutte antitabac efficaces et les lieux où leur mise en œuvre a été couronnée de succès, la lutte antitabac a remporté un grand nombre de victoires importantes. Parmi celles-ci figurent l’augmentation des droits d’accise sur le tabac, l’adoption de lois d’interdiction totale de fumer, la mise en œuvre d’interventions visant à contrecarrer le marketing du tabac et l’offre d’une aide au sevrage tabagique. En revanche, avec le Web 2.0, la communauté de la lutte antitabac ne dispose pas encore d’un arsenal complet de politiques et de programmes efficaces pour contrer la vente et la promotion des produits du tabac au sein de ce nouvel environnement médiatique. Malheureusement, force est de constater que la progression des nouvelles technologies a élargi le fossé entre le camp « pro-tabac » et celui de la lutte antitabac. Cela devrait nous inciter à déployer des efforts plus concertés. 

    http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2011-050360

  • Freeman, B., New media and tobacco control. [Les nouveaux médias et la lutte antitabac.] Tobacco control, 2012. 21(2): p. 139-144. http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2011-050193

    Contexte. Les méthodes utilisées par l’industrie du tabac pour promouvoir ses produits en ligne et les modèles de réglementation possibles pour limiter l’exposition à cette forme de marketing sont étudiés dans cet article. Les possibilités d’utiliser les nouveaux médias en vue de faire progresser la lutte antitabac sont également discutées et des pistes de recherches supplémentaires sont proposées. 

    Méthodologie. Des articles publiés et des rapports de « littérature grise » ont été identifiés au moyen de recherches dans les bases de données électroniques PUBMED et Google Scholar, en utilisant une combinaison des termes suivants : tabac ou tabagisme et nouveaux médias, médias en ligne, médias sociaux, médias Internet, Web 2.0, Facebook, YouTube et Twitter.  

    Résultats. Nous avons constaté que l’évolution rapide du paysage médiatique constitue un obstacle potentiel à la pleine réalisation des effets bénéfiques de la réglementation des activités de marketing du tabac et à la communication efficace des messages de lutte antitabac. Les nouveaux médias offrent également à l’industrie du tabac un moyen puissant et efficace de contrer rapidement les stratégies et politiques de dénormalisation déployées dans le cadre de la lutte antitabac. De nouvelles données commencent à apparaître sur la promotion du tabac via les médias en ligne, YouTube étant le site de médias sociaux le plus étudié dans le domaine de la lutte antitabac. 

    Conclusions. Compte tenu de l’explosion de l’utilisation d’Internet et étant donné que la transition vers ces nouveaux médias repose principalement sur des contenus générés par les utilisateurs sur les plateformes de médias sociaux, il pourrait s’avérer nécessaire d’adopter de nouvelles approches de réglementation du marketing de l’industrie du tabac. 

    http://dx.doi.org/10.1136/tobaccocontrol-2011-050193

  • Dorfman, L., et al., Soda and tobacco industry corporate social responsibility campaigns: how do they compare? [Les campagnes de responsabilité sociale des entreprises de l’industrie des sodas et du tabac : en quoi sont-elles comparables ?] PLoS medicine, 2012. 9(6): p. e1001241-e1001241. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1001241

    Les boissons sucrées étant impliquées dans la crise mondiale de l’obésité, les grands fabricants de sodas ont récemment décidé de lancer des campagnes de responsabilité sociale des entreprises (RSE) multinationales élaborées et coûteuses. Ces campagnes s’apparentent à l’utilisation de la RSE par l’industrie du tabac comme moyen de faire peser la responsabilité sur les consommateurs plutôt que sur les entreprises, de renforcer la popularité des entreprises et de leurs produits et d’éviter toute réglementation. Soucieux de répondre aux préoccupations sanitaires suscitées par leurs produits, les fabricants de sodas semblent avoir lancé des initiatives de RSE mondiales plus tôt que les fabricants de tabac. Contrairement aux campagnes de RSE des fabricants de tabac, celles des fabricants de sodas visent explicitement à augmenter les ventes, y compris chez les jeunes. Comme ils l’ont fait pour le tabac, les défenseurs de la santé publique doivent contrer la RSE de l’industrie à grand renfort de campagnes de dénormalisation afin de sensibiliser le public et les décideurs politiques aux effets des campagnes de RSE des fabricants de sodas et aux problématiques sociales causées par les boissons sucrées. Les fabricants de tabac ont lancé des campagnes de RSE pour redorer leur blason aux yeux du public après que leur image avait été ternie. Toutefois, étant donné que les initiatives les plus complètes ont été lancées bien après une vive dénonciation de leurs actes par le public, leurs efforts en matière de RSE ont eu du mal à atteindre leurs objectifs. 

    https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1001241

  • Freeman, B. and S. Chapman, British American Tobacco on Facebook: undermining article 13 of the global World Health Organization Framework Convention on Tobacco Control. [American Tobacco sur Facebook : contournement de l’article 13 de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la Santé pour la lutte antitabac] Tobacco control, 2010. 19(3): p. e1-e9. http://dx.doi.org/10.1136/tc.2009.032847

    Contexte. La Convention-cadre de l’OMS interdit toute forme de publicité en faveur du tabac, de promotion et de parrainage du tabac. L’exhaustivité de cette interdiction n’a pas encore été évaluée sur les médias de réseaux sociaux en ligne tels que Facebook. Dans cet article, les activités des employés de la multinationale de tabac British American Tobacco (BAT) sur Facebook et le type de contenus associés à deux marques BAT mondialement populaires (Dunhill et Lucky Strike) sont décrites. 

    Méthodologie. Les employés de BAT sur Facebook ont été identifiés, puis le terme « British American Tobacco » a été recherché dans le moteur de recherche de Facebook et les résultats enregistrés, notamment les titres, les descriptions, les noms et le nombre de participants à Facebook impliqués pour chaque résultat de recherche. Afin de détailler davantage toute activité promotionnelle potentielle, une recherche a été effectuée pour deux des marques mondiales de BAT, Dunhill et Lucky Strike 

    Résultats. Chacun des trois termes de recherche a généré plus de 500 résultats dans différentes sous-sections de Facebook. 

    Conclusions. Certains employés de BAT font très activement la promotion de BAT et des marques de BAT sur Facebook en rejoignant et en administrant des groupes, en rejoignant des pages en tant que fans et en publiant des photos d’événements, de produits et d’articles promotionnels de BAT. Les employés de BAT derrière ces actions sont originaires de pays qui ont ratifié la Convention-cadre de l’OMS, laquelle exige des signataires qu’ils interdisent toute forme de publicité en faveur du tabac, y compris l’exposition en ligne et transfrontières en provenance de pays qui n’appliquent pas de restrictions publicitaires. Les résultats de ces travaux de recherche pourraient être utilisés pour mettre à l’épreuve l’exhaustivité de l’interdiction globale de toute publicité en demandant aux gouvernements d’exiger le retrait de ces contenus promotionnels de Facebook. 

    http://dx.doi.org/10.1136/tc.2009.032847