Titre

Rédiger une POS relative à la validation des examens et de l'équipement

Pourquoi

Quand un examen spécifique est effectué ou quand une unité spécifique d'équipement est utilisée, les donnés obtenues avec l'examen/l'équipement sont supposées valides, exactes, fiables et reproductibles, apportant ainsi les informations pertinentes attendues. Cependant, dans le cadre de la gestion de la qualité, le laboratoire doit déterminer si ces suppositions sont effectivement fondées. Tel est l'objet de la validation des examens et de l'équipement.

Quoi

Rédiger une POS relative à la validation des méthodes d'examen et de l'équipement. Des informations sur la validation sont présentées ci-après.

 

Validation d'une méthode d'examen

Pour savoir si une méthode d'examen permet d'obtenir les informations attendues par le laboratoire, celui-ci doit d'abord formuler les spécifications relatives à l'exécution de la procédure. De cette façon, le laboratoire indique les résultats qu'il souhaite obtenir avec un examen donné et quelles informations ces résultats doivent fournir. Ces spécifications peuvent comporter des données quantitatives. Exemple : un laboratoire utilise les examens microscopiques des frottis comme méthode d'évaluation de la gravité de l'infection par des bacilles acido-résistants. Les spécifications du laboratoire relatives à cette méthode sont les suivantes : la méthode doit permettre au laboratoire d'identifier les bacilles acido-résistants dans un frottis d'expectoration et de déterminer le nombre de bacilles par champ microscopique/pour 100 champs.

 

L'étape suivante consiste à valider la méthode d'examen pour vérifier si elle permet effectivement de se conformer aux spécifications formulées par le laboratoire.

 

La plupart des méthodes d'examen diagnostique ordinaires ont été validées ailleurs. Il s'agit de méthodes qui ont été publiées dans des manuels, des revues à comité de lecture ou des directives internationales, nationales ou régionales. Dans ce cas, le laboratoire doit obtenir un rapport de validation et l'archiver.

 

Le laboratoire doit effectuer une validation lui-même dans les cas suivants :

  • Une méthode d'examen a été modifiée par rapport à la méthode validée originale
  • Une méthode a été élaborée par le laboratoire lui-même
  • Des méthodes standardisées validées sont utilisées en dehors de leur champ d'application prévu

Dans ce cas, le laboratoire doit déterminer s'il existe une autre méthode déjà validée qui peut être utilisée comme étalon pour comparer ses résultats avec ceux obtenus par la méthode qui doit être validée.

 

Voici une liste de critères susceptibles d'être enregistrés par le laboratoire pour valider une méthode (tous les critères ne sont pas applicables à tous les types de méthodes d'examen) :

  • Robustesse de la méthode d'examen :
    • Testée directement en faisant varier les paramètres critiques pour la méthode, par exemple : à différentes températures ou avec différents réactifs ayant des durées de conservation différentes.
    • Testée indirectement en évaluant la stabilité des résultats des échantillons témoins sur une plus longue période.
  • Sélectivité : déterminer si la méthode mesure uniquement la variable que le laboratoire veut mesurer ou si elle est influencée par des substances interférentes.
  • Corrélation : déterminer une relation entre le signal mesuré et la quantité du composé à détecter.
  • Limites de détection et limites de quantification : identifier les limites de la linéarité.
  • Reproductibilité : répéter l'examen sur un nombre déterminé d'échantillons répartis dans l'intervalle de détection et déterminer par une analyse statistique si les résultats des examens répétés sur les échantillons ne sont pas significativement différents.
  • Répétabilité : répéter une mesure d'un même ensemble d'échantillons au moins trois fois pour déterminer si le même résultat est obtenu à chaque répétition de la mesure. Il est important que les examens soient répétés par différentes personnes pour exclure une variation entre opérateurs.
  • Incertitude : dans le cas d'examens pour lesquels cela a une utilité pratique, déterminer l'incertitude de mesure (écart-type).
  • Exactitude : pour déterminer l'exactitude du résultat produit par le laboratoire et de l'exécution de la méthode, le laboratoire doit participer à des programmes d'essais d'aptitude (cette activité fait partie de la phase 2). À défaut, le laboratoire devrait comparer périodiquement la méthode avec une autre méthode de référence/validée. Le laboratoire devrait au moins effectuer des contrôles internes de la qualité afin de déterminer si les résultats des tests restent stables (voir l'activité Contrôle interne de la qualité).

 

On trouvera une explication plus complète de la validation de méthodes au laboratoire dans le rapport technique de l'Union internationale de chimie pure et appliquée : Thompson M., Ellison S.L.R., Wood R. Harmonized Guidelines of Single-Laboratory Validation of Methods of Analysis. Pure Appl Chem 2002 74(5):835-855. Dans la colonne de droite figure un lien vers une copie de ce rapport (en anglais). La rédaction de l'Union internationale de chimie pure et appliquée a gracieusement autorisé la reproduction de ce rapport.

 

Comme la validation est une procédure complexe, il est également recommandé de convier les personnes qui concevront et effectueront les validations dans le laboratoire à suivre un cours ou une autre formation sur la validation.

 

Validation de l'équipement

Le laboratoire doit savoir si l'équipement utilisé permet d'obtenir des données valides et souhaitées. Pour déterminer si une unité d'équipement permet d'obtenir les données souhaitées, le laboratoire doit d'abord formuler les spécifications en termes de fonctionnement de l'unité d'équipement. De cette façon, le laboratoire indique les données ou les spécifications attendues pour cette unité d'équipement. Ces spécifications peuvent comporter des données quantitatives. Exemple : le laboratoire veut savoir si une centrifugeuse qui est programmée pour centrifuger des échantillons à 8000 g, centrifuge réellement les échantillons à 8000 g.

 

L'étape suivante est la validation de l'unité d'équipement.

 

Le nouvel équipement est généralement installé au laboratoire par le fournisseur. Avant la mise en service d'un appareil, le fournisseur doit fournir un rapport de validation attestant que cet appareil fonctionne selon les spécifications requises.

 

Le laboratoire doit déterminer la validité des données produites par l'unité d'équipement. Il doit, entre autres, définir l'erreur systématique possible et la plage de variation de l'erreur aléatoire (c'est-à-dire l'incertitude de mesure). Pour cela, le laboratoire doit essayer d'utiliser une référence. Il peut s'agir d'une unité d'équipement déjà existante dont la validité a déjà été déterminée et consignée.

 

Remarque : la validation du système informatisé de gestion de laboratoire (SIGL) doit également être considérée comme faisant partie de la validation de l'équipement. Lors de la rédaction de la POS, prendre en compte les actions spécifiques à mener pour la validation du SIGL. Pour avoir un aperçu de la procédure de validation du SIGL, lire l'article de Biljak et al., décrivant la validation du SIGL et du système d'information hospitalier (SIH) à l'institut de chimie clinique et au laboratoire de médecine de l'hôpital universitaire Merkur à Zagreb, Croatie. Dans la colonne de droite figure un lien vers une copie de cet article (en anglais). Biochemia Media a gracieusement autorisé la reproduction de cette publication.

Comment & qui

Responsable qualité :

  1. Faire une ébauche de la POS. Inclure dans la POS une explication de ce qu'est la validation et de sa raison d'être (similaire à l'explication fournie plus haut dans la rubrique "Quoi"). Il est recommandé de partager la procédure de validation en deux : une procédure pour la validation de méthodes d'examen et une pour la validation de l'équipement. Généralement, la procédure de validation comprend essentiellement les étapes suivantes :
    • Formulation des spécifications en termes de fonctionnement.
    • Élaboration d'un plan de validation.
    • Réalisation de la validation.
    • Évaluation de la validation pour voir si la méthode d'examen/l'équipement est conforme aux spécifications en termes d'exécution/de fonctionnement.
    • Enregistrement des observations et des conclusions dans un rapport de validation et archivage de ce rapport.
  2. Rédiger la POS selon le protocole de rédaction d'une POS relative aux procédures dans la POS-cadre et utiliser le modèle de POS relative aux procédures.
  3. Réviser et valider la POS selon les procédures indiquées dans la POS relative au contrôle des documents. S'assurer que les réviseurs et les personnes chargées de valider la POS savent ce qu'est une validation, pourquoi et comment elle est réalisée.
  4. Inclure la POS dans la site Lu et Compris et indiquer quels membres du personnel doivent lire la POS.
  5. Présenter la POS à tous les membres du personnel lors d'une réunion hebdomadaire. Leur expliquer le concept de validation pour que tout le monde le comprenne et prenne conscience de la nécessité de la validation des examens et de l'équipement. Indiquer quels membres du personnel doivent lire la POS et indiquer qu'ils doivent signer la liste Lu et Compris quand ils auront lu la POS.
Retour à la feuille de route Vue d'ensemble des activités
Cette activité fait partie du point essentiel Contrôle des processus
ISO15189:2007: 5.5.1 5.5.2 5.5.4
ISO15189:2012: 5.5.1.1 5.5.1.2 5.5.1.3 5.5.1.4
ISO15190:2003: